Présentée par la troupe Les 9 mise en scène par Mathieu Hébert le 8, 9 et 10 mars au centre culturel Art neuf
Par Cecilia Carías
Synopsis : Avec la précision clinique d’un reportage, la pièce reconstitue les temps forts d’une fin de semaine durant laquelle, pour des motifs divers, cinq personnages très différents les uns des autres se livrent à une séance thérapeutique intensive, âprement menée par un couple d’animateurs à qui rien n’échappe.
Un regard intime, la recherche du soi :
Nous voyageons trente ans dans le passé, pour redonner vie aux personnages mis en abime par Suzanne Aubry dans une de ses œuvres les plus acclamées : La nuit des p’tits couteaux (1987), présentée par la troupe Les 9 mise en scène par le jeune et prometteur Mathieu Hébert. Sous la production d’Art neuf, Les 9, troupe créative et vivant amateur, nous apportent de la plume de Suzanne Aubrey un succès théâtrale qui rayonne toujours par la force des personnages et des sujets toujours en vigueur dans notre société.
Dans un monde où la quête de soi se mélange avec le capitalisme et le business, nous sommes confrontés à des gens ordinaires qui se livrent à une thérapie pour trouver un sens à leurs destins. De nos jours, l’interrogation métaphasique de l’existence humaine que nous témoignons chez nos personnages : Paul, Danièle, Janine, Léo et Marie-Lou est d’autant plus relevant.
Pour savoir qui nous sommes, nous devons savoir d’où nous venons. De cette manière, Pierre et Mariette, les coaches de vie de l’Institution Renaissance, exploitent le passé douloureux de ses clients dans un espace où la violence prime. La pièce nous dépeint une toile de l’individu et sa place dans la société contemporaine.
Pierre et Mariette sont deux personnalités charmantes allégoriques du théâtre même. À travers des ruses, ils mettent à nu les participants tout en gardant l’esthétique spectaculaire de l’Institution. Nous sommes coincés entre la véracité, l’authenticité de ces personnages et le côté lucratif de Renaissance.
Renaissance est une métaphore de l’élévation spirituelle. « L’œil intérieur » regarde les participants avec une démarche quasi scientifique. Les lois du jeu font partie du mysticisme qui joint la purge de ses maux dans la nuit sanglante des « p’tits » couteaux.
L’entreprise à but lucratif fondée par nos coaches de vie, a comme objectif de répandit l’amour universel et lutter contre le pire de tous les maux : la conformité.
Pouvons-nous aimer tout le monde, ou notre condition humaine nous oblige-t-elle à subir la souffrance et de la haine envers autrui ? « Penses-tu que Baudelaire aurait écrit Les Fleurs du Mal s’il avait été un fan de Renaissance ? », dit Danièle Ménard personnage sceptique qui pointe du doigt notre irréductible circonstance comme humains.
Là où quelques-uns resurgissent vainqueur, d’autres sont anéantis par le dur choc émotionnel de la thérapie. Lequel de nos personnages sera capable d’atteindre une élévation spirituelle ? Marie-Lou, la fille hypernerveuse, Léo l’homme orgueilleux remarié à une jeune fille de 24 ans, Janine ménagère, mariée depuis presque 30 ans qui s’accroche à une fausse jeunesse, Paul un être asocial qui déteste parler en public ou Danielle l’étudiante en maitrise réservée et méfiante.
«P’tits couteaux après p’tits couteaux le texte de Suzanne Aubry détruit lentement chacun des personnages, laissant à travers, juste assez d’humour pour y comprendre toute l’ironie de la démarche»
Distribution : Arnaud Wanderscheid, Bénédicte Saupin, Chantale Fillion, Jean Fréchette, Line Duchesne, Sandra Kennedy, William Théroux.
Texte : Suzanne Aubrey / Mise en scène : Mathieu Hébert
Journées de présentation :
Jeudi 8 mars 20h00
Vendredi 9 mars 20h00
Samedi 10 mars 20h00
Billetterie : 514-523-3316 / Tarif régulier : 15$ / Tarif réduit (abonné Art Neuf) : 10$
Présenté à Art Neuf : Salle Paul Buissonneau, 3819 Calixa-Lavallée, Montréal Qc. H2L 3A7
Info : http://artneuf.net/a-propos/la-troupe-des-neufs/
Cecilia Carías : étudiante universitaire dans le baccalauréat d’études hispaniques à l’Université de Montréal. Diplômée du baccalauréat Français équivalent du DEC dans une série littéraire en accès sur la dramaturgie au Collège International Marie de France.
Cet article est publié grace à : Association étudiante de littératures et de langues du monde de l’UdeM, Département de littératures et de langues du monde de l’UdeM .
